Mon bébé, mon tout petit,
Dans un mois, je reprends le travail.
J’aime mon métier et je suis contente de retrouver les enfants, leurs parents, mes collègues. Je ne dirai peut-être plus ça au bout de quelques semaines mais au fond, je prends du plaisir dans beaucoup de moments professionnels. J’aurais préféré pouvoir rester plus longtemps (toujours) avec toi mais ce n’est pas possible… Une précision mon Petit Cœur : je vais m’occuper d’autres tout-petits. Je les aime beaucoup mais toi, je t’aime plus que tout ! Je sais que tu seras très bien la journée chez mamie et papy. Mais tu vas terriblement me manquer…
Tu as deux mois et demi. C’est peu dans une vie et c’est déjà beaucoup dans le sens où ça passe tellement vite. Deux mois et demi avec toi, je n’ai pas trouvé le temps long une seule fois. Au contraire. On nous répète d’en profiter, de profiter de toi, de profiter des moments avec toi. C’est ce que j’essaye de faire au maximum mais est-ce suffisant ? Parfois, j’ai le vertige quand je vois la vitesse à laquelle les journées, les semaines, les mois défilent. C’est comme si j’étais sur un tapis roulant. J’essaie de marcher en arrière pour rester à une étape mais ce n’est pas possible. Je voudrais m’arrêter à un endroit (à une étape) mais le tapis fonctionne en continu et on avance. Toujours. Même si j’aimerais m’attarder. Même si je ne suis pas prête à avancer. J’ai peur que ma mémoire me fasse défaut et que plus tard, j’oublie certains moments. Alors on filme avec papa. On prend plein de photos et on savoure chaque moment. On s’émerveille de tout, mon Petit Coeur Tu tiens tes mains, tu attrapes notre tee-shirt, tu souris, tu regardes autour de toi, tu fixes, tu gazouilles <3 Tiens, hier, on a remarqué que tu mettais ta main sur ton genou. La pose est rigolote ! On est heureux et merci, mon bébé, mon tout-petit, pour tout ce bonheur.
Le temps passe vite et je veux profiter au maximum mais on ne peut pas rester dans notre bulle tous les 3, même si on se consacrera des moments rien qu’à nous, toujours. Je veux qu’on prenne le temps d’être ensemble, malgré la vie, malgré le travail, etc. Et je t’en fais la promesse, mon bébé, mon tout-petit.
Même si je suis déjà nostalgique de ces deux mois et demi avec toi, si je regarde ce qui nous attend, je me réjouis. J’ai hâte de t’entendre rire aux éclats, de te voir explorer… Mais j’ai peur du moment où tu ne t’endormiras plus contre moi, où tu ne me laisseras plus enfouir mon visage dans ton cou, où tu me diras « pas de bisou, maman ! »… Je sais qu’avec papa, on va favoriser ton autonomie pour que tu aies confiance en toi et une belle estime de toi, pour que tu ne sois pas déstabilisé devant l’inconnu ou les difficultés mais j’ai peur de ce moment où tu ne seras plus mon petit bébé… même si tu seras toujours mon bébé <3 et qu’on a encore un peu de temps avant que ça n’arrive. J’ai peur du moment où tu n’auras plus besoin de moi ou pas de la même manière. Et en même temps, je serai fière de toi car si tu n’as plus besoin de moi, c’est que tu sais t’occuper de toi (on espère bien ne pas faire de toi un tanguy 😉 ). J’ai peur de ne pas réussir à assez profiter. J’ai peur du manque que je risque de ressentir.
C’est nul, je sais. Papa me répète qu’on ne fait pas un enfant pour qu’il reste un bébé mais pour qu’il devienne un homme, une femme, bien dans sa tête et ses baskets, quelqu’un d’heureux. Il a raison, il a toujours raison (mais ne lui dis pas que j’ai dit ça, il s’en vanterait 😉 ).
Et ça paraît contradictoire : envie de garder mon bébé pour en profiter encore plus et envie de te voir grandir et t’épanouir…
En fait, non, c’est pas si contradictoire que ça : il faudrait juste que je puisse dire à la vie : « c’est bon, je suis prête pour l’étape suivante, on peut avancer ». Elle rêve ta mère !
C’est nul, je sais. Alors je vais essayer de me réjouir de chaque nouvelle étape qu’on vit, me réjouir de te voir grandir, bien et en bonne santé, me dire que ce qu’on a vécu avant fait ce que tu es aujourd’hui. Profiter du présent, vivre le moment. Et prendre le temps, se poser, te regarder, t’écouter. Comme on le fait depuis ta naissance et même si avec la reprise du travail, ce sera moins souvent. Te regarder t’émerveiller d’un chant d’oiseau, courir après un papillon, goûter du chocolat, sauter dans l’eau, faire une tour en légos, répéter des comptines ou compter 1, 2, 4, 6 Et toutes ces petites choses qui pourraient passer pour des petits riens mais qui me donnent déjà le sourire. Je crois que c’est ça qui m’aidera à dépasser mes peurs : te regarder, t’écouter, prendre le temps de te découvrir, de te connaître. Vraiment m’arrêter, en ne faisant rien d’autre que profiter du moment pour le savourer et le graver. Je te promets de prendre autant que possible le temps. Pour toi, pour nous 3, pour moi.
Je t’aime tant mon bébé.
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Comme ça me rappelle des choses…
Et non, on ne peut pas appuyer sur le bouton stop. Aujourd’hui, je l’ai accepté et je savoure pleinement (et avec une fierté débordante qui se voit à 10m) les nouvelles étapes qu’elle franchit.
De puis le 14 mai, elle est au sec ! Jour (et là je prends 10cm) et nuit ! Tout d’un coup. Ça fait une semaine que j’ai des « je t’aime » spontanés hors contexte, hors chantage affectif, hors jeu « tu me dis je t’aime et je te bouffe de bisous ». Elle argumente… Bon, ça n’a pas toujours un sens très réaliste mais elle aime le mot « parce que », quitte à raconter n’importe quoi après. Quand je lui chante « Tu vis dans mon coeur » (https://youtu.be/Bxh_wMIW-n8), elle chante avec moi… Et j’ai pris le partis de me dire qu’à 3m, à 6m, à 2 ans, je n’avais pas ces petits bonheurs. J’en avais d’autres. Mais j’ai toute une collection de bonheurs différents maintenant, des nouveaux qui nous font aimer encore plus les anciens.
Y a quand même de ces trucs cools quand on est maman… N’est ce pas ?
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Merci Hélène <3
Vous avez raison : il y aura beaucoup d’autres occasions de craquer pour nos petits bouts, plein de petits et grands bonheurs !
Et wouhaou !!! vous pouvez même prendre 20 cm car vous avez fait confiance à Léa pour l’acquisition de la propreté et c’est génial ! Bravo !
J’ai hâte de la revoir !
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Tu es une maman géniale, tu as tout compris, et oui ton coeur balance entre la raison qui veut que bébé grandisse et le désir de prolonger cette jolie fusion…
Mais cette ambivalence tu sais également qu’elle est normale…(tes connaissances professionnelles te l’ont appris!).
Alors va, jolie maman, continue de construire ton amour avec bébé, et garde toujours à l’esprit une place pour ton chéri et pour TOI !!!
Quant au moment où petit amour te dire « je n’ai plus besoin de toi maman » et bien crois moi il n’arrive jamais…….A 40 ans j’ai toujours autant besoin de maman…
Bisous
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Merci copine <3
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Ah ce sentiment contradictoire,comme je le comprends maintenant que je suis maman ! Bonne reprise du boulot en tout cas
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Merci
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C’est tellement beau ce que vous avez écrit ! Je ne suis pas maman, mais j’ai trouvé votre message tellement touchant !
Bonne fin de journée à vous.
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Merci !